Ce 13 juillet, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé aux futures mamans de faire une 2e dose de rappel du vaccin contre le coronavirus. Le point sur les dernières recommandations à destination des femmes enceintes.
Covid et grossesse : faut-il faire une 4ème dose de vaccin quand on est enceinte ?
Ce 13 juillet, la Haute Autorité de Santé a émis de nouvelles recommandations concernant la vaccination contre le coronavirus alors que la France est confrontée à sa 7e vague épidémique. « Alors qu’une dose additionnelle de rappel est d’ores et déjà recommandée pour les personnes de 60 ans et plus, la HAS recommande ainsi d’élargir l’administration d’une dose de rappel additionnelle (2e rappel ou 4e dose le plus souvent) aux adultes de moins de 60 ans identifiés comme étant à risque de forme grave de Covid-19, aux femmes enceintes (dès le premier trimestre de la grossesse) et aux personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables ». La HAS précise aussi que les délais à respecter pour les futures mamans entre deux doses de rappel est de 6 mois et que « si une infection par le SARS-CoV-2 est survenue après la dernière dose, une dose de rappel additionnelle reste recommandée en respectant un délai minimal de 3 mois après l’infection« .
ARN messager : « Pas de risque accru de complications pendant la grossesse »
Ce 18 janvier, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait annoncé que les deux vaccins Pfizer et Moderna, fabriqués grâce à la technologie à ARN messager, ne présentaient pas de risque accru de complications pour les futures mamans et leurs bébés. Pour rendre cette conclusion, l’EMA s’est basée sur l’examen d’une douzaine d’études sur le sujet portant sur 65 000 femmes. « L’examen (des études) n’a identifié aucun signe d’un risque accru de complications pendant la grossesse, de fausses couches, de naissances prématurées ou d’effets indésirables chez les bébés à naître après la vaccination par vaccin anti-Covid ARNm« , précisait l’EMA dans un communiqué. « Cet examen (…) suggère que les avantages des vaccins anti-Covid à ARNm pendant la grossesse l’emportent sur tous les risques possibles pour les femmes enceintes et les bébés à naître« , ajoutait l’EMA.
Enceinte, dois-je me faire vacciner contre le Covid-19 ?
Dans un communiqué publié le 12 juillet 2021, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (GNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) insistaient déjà sur l’importance de se faire vacciner le plus tôt possible quand on est enceinte. Idem pour les couples en désir d’enfant. Et pour cause, « la Covid est une maladie potentiellement très grave pendant la grossesse ».
Fin décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait une nouvelle fois appelé les femmes enceintes à se faire vacciner. « On a un sujet avec les femmes enceintes, qui parfois ne se font pas vacciner parce qu’elles ont peur pour leur petit, ou parfois elles sont mal conseillées, mal orientées. Je refais passer le message : les équipes à Paris ou ailleurs qui ont des femmes enceintes qui ont fait des Covid graves, parfois avec des conséquences pour le fœtus, pour le nourrisson et pour la mère, ce sont des situations de vie absolument terribles pour des soignants, même les plus expérimentés, et surtout pour les familles concernées, donc vraiment : n’hésitez pas à vous faire vacciner si vous êtes enceinte, c’est plus que possible, c’est recommandé« , avait déclaré Olivier Véran le 27 décembre. Ce 14 décembre, le ministre de la Santé avait également tiré la sonnette d’alarme à l’Assemblée nationale : « les femmes enceintes qui hésitent à se faire vacciner se mettent en danger. J’étais hier à l’hôpital Cochin à l’AP-HP et sur 8 patients dans une unité de réanimation que j’ai visitée, 7 n’étaient pas vaccinés et il y avait 2 femmes enceintes » avait témoigné Olivier Véran. Rappelons que les autorités sanitaires recommandent la vaccination pour les futures mamans dès le début de la grossesse. En outre, une étude menée en France par les hôpitaux de Paris (APHP) et publiée fin novembre dans la revue PLOS fait le lien entre le risque de naissances prématurées et le Covid pendant la grossesse. « Nous avons observé des liens entre un diagnostic de Covid-19 et plusieurs morbidités maternelles (dont) des naissances prématurées, des pré-éclampsies (élévation de la tension artérielle associée à une hausse des protéines dans les urines, ndlr), des hémorragies au moment de l’accouchement et des naissances par césariennes » précise l’étude.
A quel mois de grossesse se faire vacciner contre le Covid ?
Enceinte, il est possible de se faire vacciner contre le Covid-19 dès le premier trimestre de la grossesse.
Quels vaccins contre le Covid pour les femmes enceintes ?
- Les vaccins actuellement recommandés sont les vaccins à ARNm (Comirnaty ou Moderna). Le 8 mars dernier, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG), qui demandaient la vaccination de toutes les femmes enceintes, avaient également fait des recommandations concernant le type de vaccin à utiliser. « Les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®) devraient être privilégiés. Le vaccin à ADN (VaccineAstraZeneca®) n’est pas contre-indiqué mais il est plus fréquemment à l’origine d’une fièvre réactionnelle sans risque spécifique pouvant être traitée par paracétamol. Il n’y a à ce jour aucun argument pour penser que les vaccins mentionnés peuvent induire un effet délétère fœtal mais une injection pendant le premier trimestre de grossesse est à éviter de principe« , précisaient les experts.
- Le vaccin Vaxzevria, ainsi que le vaccin Janssen, ne sont pas recommandés à ce jour en France chez les femmes enceintes.
Peut-on se faire vacciner pendant l’allaitement ?
Concernant les jeunes mamans allaitantes, le CNGOF et GRIG l’assurent : « la vaccination ne perturbe pas l’allaitement et l’allaitement n’empêche en rien la vaccination ». Une mère qui allaite peut donc se faire vacciner durant l’allaitement sans risque pour elle ou pour son bébé. L’ANSM précise néanmoins qu’il n’existe pas d’étude sur le passage des vaccins dans le lait. « Cependant, au regard de la vitesse de dégradation des ARN vaccinaux par l’organisme et des mécanismes biologiques de prise en charge des vaccins ARN, il n’est pas attendu d’effets liés aux vaccins chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée ». L’agence recommande de demander conseil à son médecin traitant, sa sage-femme ou son gynécologue avant de déciser de se faire vacciner en cas d’allaitement, « surtout s’il existe des facteurs de risque de faire une forme grave pour la mère »
Covid et risques d’accouchements prématurés ?
Lors d’un point presse de la taskforce vaccination belge, le Dr Frédéric Debiève, chef du service d’obstétrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a précisé que « la grossesse augmente la possibilité d’être prise en charge aux soins intensifs pour un Sars-CoV-2. En raison de la physiologie d’une femme enceinte, la ventilation mécanique et invasive est souvent nécessaire ». Des études menées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis auprès de 4.000 femmes enceintes qui ont été atteintes du Covid-19 montrent qu’elles ont « 60 % de risques supplémentaires d’accoucher prématurément » a précisé le médecin. La vaccination prévient des formes sévères de Covid-19, des accouchements prématurés ainsi que de la mortalité maternelle et périnatale. En outre, les anticorps sont transmis pendant la grossesse et l’allaitement, ce qui protège le bébé ».
Vaccination des femmes enceintes : quelles contre-indications ?
Selon le ministre de la santé, seules trois situations sur conseil de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du comité sur la stratégie vaccinale d’Alain Fischer et du conseil scientifique « qui concernent potentiellement quelques centaines de Français », peuvent donner lieu à une contre-indication au vaccin. Ainsi, seuls le « syndrome PIMS », ou syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique ou encore « les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d’ARNm », sont concernés, a-t-il précisé ce 20 juillet. De même que les personnes allergiques à l’un des composants du vaccin, ce « qui doit concerner à peu près dix cas dans notre pays », rassure Olivier Véran. Dans ces trois cas de figure, seuls « des certificats médicaux en bonne et due forme peuvent être reconnus comme des contre-indications ». Le ministre de la Santé ajoute qu’il n’y a « aucune contre-indication au vaccin ARN messager y compris la grossesse au premier trimestre ».