Le variant Omicron du Covid représente la totalité des séquençages en France. Son sous-variant BA.5 est majoritaire sur le territoire. C’est la mutation la plus contagieuse du coronavirus en comparaison aux précédents (Alpha, Delta…) et il est possible de l’avoir 2 fois. Incubation, symptômes, durée de contagion, traitement, vaccin…
[Mise à jour le 8 août 2022 à 14h33] Apparu en Afrique du Sud en novembre 2021, le variant Omicron du coronavirus représente la majorité des contaminations en France et dans le monde. Presque tous les pays rapportent une circulation quasi exclusive d’Omicron. C’est le variant le plus contagieux du Covid par rapport aux précédents (Alpha, Delta…). Et on peut le contracter deux fois, confirme Santé Publique France le 7 juillet -même si le risque de réinfection par Omicron est encore plus élevé si on a été contaminé avant par un autre variant (Delta…). Le variant Omicron inclut cinq sous-lignages BA.1, BA.2, BA.3, BA.4 et BA.5 (majoritaire en France). Côté symptômes, les nouveaux cas de Covid contaminés par le BA.5 d’Omicron semblent présenter une maladie plus longue et un retour des pertes du goût et de l’odorat. Définition, durée d’incubation, symptômes fréquents avec Omicron, contagion, efficacité des vaccins, traitement… Tout savoir sur le variant Omicron.
C’est quoi le variant Omicron ?
La variante Omicron a été signalée pour la première fois à l’OMS par l’Afrique du Sud le 24 novembre 2021. Le Royaume-Uni a été avec la Norvège et le Danemark un des premiers pays du continent européen touché par le variant Omicron. L’épidémie a débuté à Londres en décembre 2021 puis est arrivée en France. Cette variante appartient à la lignée Pango B.1.1.529.« C’est un variant qui a un grand nombre de mutations », expliquait le Dr Maria Van Kerkhove de l’OMS le 25 novembre 2021. Parmi ces mutations spécifiques : la délétion 69/70 et les substitutions K417N, S371L-S373P et Q493R.
L’apparition progressive de sous-lignages est un phénomène attendu.
Dans un Avis de décembre 2021, le Conseil scientifique français rappelait que « la plupart des mutations sont observées sur la protéine de Spicule (30 environ), d’autres mutations sont aussi observées dans le gène de la protéine N et dans le gène NSP6, mutations pouvant avoir un impact sur le niveau de multiplication du virus« . Selon Santé Publique France, les trois caractéristiques majeures d’Omicron sont sa transmissibilité élevée, son échappement immunitaire et sa moindre sévérité.
Le variant Omicron inclut les cinq sous-lignages BA.1, BA.2, BA.3, BA.4 et BA.5. « Etant donné l’intensité de la circulation d’Omicron dans le monde, une diversification génétique au sein de ce variant et l’apparition progressive de sous-lignages est un phénomène attendu« rassurait Santé Publique France dans l’analyse des variants publiée fin avril. Le variant Omicron a été classé comme « préoccupant » ou VOC par l’OMS le 26 novembre 2021. Il y a trois types de variants selon le classement de l’OMS : les VOC (variant préoccupant comme les variants Delta, Alpha, Beta, Gamma et Omicron), les VOI (variant à suivre) et les VUM (variant sous surveillance comme le variant XD).
C’est quoi les variants BA4 et BA5 ?
Les sous-lignages BA.4 et BA.5 ont été identifiés début avril 2022. Ces deux sous-lignages, détectés majoritairement en Afrique du Sud, sont assez similaires à BA.2 mais leur protéine Spike possède en plus la mutation L452R (qui était responsable de la transmissibilité accrue du variant Delta) ce qui explique pourqui ils sont surveillés de près par les autorités sanitaires. A la mi-juin, le sous-lignage BA.5 est devenu majoritaire en France : le BA.4 reste très minoritaire. L’ECDC, s’appuyant sur ces caractéristiques génétiques, a classé ces sous-lignages en variants à suivre (VOI) et demandé qu’ils soient surveillés attentivement.
Combien de cas du variant Omicron en France ?
Les données de séquençage confirment l’omniprésence d’Omicron en France. En métropole, il représentait 100% des séquences interprétables des enquêtes Flash. Dans les DROM, Omicron est le seul variant détecté depuis Flash S06-2022 (07/02).

Parmi les premiers cas identifiés d’Omicron en France, un cas en Vendée, un autre dans le Haut-Rhin confirmé par l’ARS de la région Grand Est, un cas en Ile-de-France, en Seine et Marne déclaré par l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.

La charge virale diminuerait au bout de 6 jours.
Combien de jours est-on contagieux avec Omicron ?
Selon l’étude de chercheurs japonais publiée en janvier 2022, les cas vaccinés d’Omicron seraient contagieux au maximum 10 jours après leur diagnostic ou l’apparition de leurs symptômes. La quantité d’ARN viral (que l’on peut assimiler à la « charge virale« ) est la plus élevée 3 à 6 jours après le diagnostic ou 3 à 6 jours après l’apparition des symptômes, puis a progressivement diminué au fil du temps. Selon des études rapportées par Santé Publique France, « Omicron est environ 3 fois plus transmissible que Delta ». Son sous-lignage BA2 était « plus contagieux (+30%) (que le BA1, ndlr) » informait le Pr Arnaud Fontanet sur France Inter le 14 mars. Le BA.5 l’est encore plus. « Omicron se réplique extrêmement rapidement dans les cultures primaires de cellules épithéliales nasales, encore plus que Delta, qui s’est lui-même répliqué plus rapidement que toutes les variantes précédemment caractérisées » ont confirmé des chercheurs anglais dans une analyse publiée fin décembre. Sa transmissibilité serait augmentée car il utilise une voie d’entrée supplémentaire dans les cellules : « Omicron est capable d’entrer efficacement dans les cellules d’une manière indépendante de TMPRSS2 (voie classique, ndlr), via la voie endosomale. Nous supposons que cela permet à Omicron d’infecter un plus grand nombre de cellules dans l’épithélium respiratoire, ce qui lui permet d’être plus infectieux à des doses d’exposition plus faibles, et transmissibilité intrinsèque améliorée. » ont précisé les scientifiques. Par contre il serait « moins susceptible de se répliquer dans les poumons » réduisant le risque de maladie grave.
Quelle est la durée d’incubation d’Omicron ?
La durée d’incubation du variant Omicron est plus courte que celle des variants précédents du Covid original : « On est devant un variant (Omicron, ndlr) qui a une durée (d’incubation, ndlr), avant l’apparition des symptômes, qui est passée de cinq à trois jours » a déclaré le Pr Yazdan Yazdanpanah du Conseil scientifique sur BFM-TV le 2 janvier.
Quels sont les symptômes du variant Omicron ?
Le rapport des symptômes observés chez les personnes atteintes par Omicron émane des données de Santé Publique France et d’une étude anglaise publiée par The Lancet en avril 2022, menée sur plus de 60 000 volontaires. La présentation clinique des infections par Omicron a différé de celle des variants circulant précédemment avec moins de formes sévères. Omicron provoque moins de détresse respiratoire que Delta car il touche moins les poumons. Les premiers cas présentaient également moins de perte du goût ou de l’odorat comme on a pu le voir avec les cas Covid contaminés par le virus initial du Sars-Cov-2 et les variants Alpha ou encore Delta. Ce qui semble changer avec les variants BA4 et BA5. « La probabilité de présenter perte du goût, perte de l’odorat mais aussi nausées, vomissements et diarrhée est plus élevée pour les cas positifs aux variants de BA.4 et BA.5″ rapporte Santé Publique France dans son analyse de risque des variants publiée en juin 2022. Une étude suédoise a par ailleurs mis en avant des cas d’odynophagie aiguë chez les personnes contaminées par Omicron (douleur ressentie lors de la déglutition et mal de gorge).
Symptômes les plus fréquents (Santé Publique France) | Symptômes les plus fréquents (The Lancet) |
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Quelle est la durée des symptômes ?
Selon les cas analysés par Santé Publique France, la durée des symptômes est en moyenne de 4 jours chez les personnes contaminées par Omicron, 3 jours chez les vaccinées avec dose de rappel. Cette durée est un peu plus longue pour les personnes contaminées par les lignages BA4 et BA5 : 7 jours en moyenne, selon les chiffres de Santé Publique France.
Quels sont les risques de réinfection avec Omicron ?
.Le variant Omicron est caractérisé par une transmissibilité accrue et un échappement immunitaire « important ». « L’échappement à la réponse immunitaire d’Omicron est aussi associé à des taux de réinfection par Omicron (suite à une infection préalable par un autre variant) plus élevés que pour les variants circulant précédemment » a indiqué Santé Publique France.
Pourquoi ce variant s’appelle Omicron ?
Comme Alpha, Beta, Delta, Gamma… Omicron est le nom d’une lettre de l’alphabet grec (la 15e), le système de nomenclature « plus accessible à un public non scientifique » et « non stigmatisant » mis en place pour baptiser les lignées génétiques du Sars-CoV-2, explique l’OMS. L’alphabet grec compte 24 lettres. Les 13e et 14e lettre n’ont pas été attribuées à un variant, l’OMS n’ayant pas encore indiqué pour quelle raison.
Numéro des lettres | Nom des lettres dans l’alphabet grec (en gras les noms utilisés pour les variants du Covid) |
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1 | Alpha |
2 | Bêta |
3 | Gamma |
4 | Delta |
5 | Epsilon |
6 | Zêta |
7 | Eta |
8 | Thêta |
9 | Iota |
10 | Kappa |
11 | Lambda |
12 | Mu |
13 | Nu |
14 | KSI/Xi |
15 | Omicron |
Quelle est l’efficacité des vaccins ?
Si le variant Omicron a rapidement remplacé le variant Delta dans le monde (et notamment en France), c’est en partie parce qu’il est plus contagieux mais aussi parce qu’il échappe davantage à l’immunité que ce soit après avoir eu le Covid ou après la vaccination. « Si l’émergence d’Omicron a été marquée par un échappement vaccinal important, la vaccination reste un outil essentiel pour mitiger l’impact du SARS-CoV-2 » confirme Santé Publique France dans son analyse de risques des variants du 6 juillet. Une étude de modélisation estime que la vaccination a réduit de 63% le nombre de décès imputables à la COVID-19 dans le monde sur l’année ayant suivi sa mise en place. L’efficacité des vaccins pour prévenir les formes sévères et, dans une moindre mesure, les infections liées à Omicron, ainsi que l’augmentation de cette protection suite à une dose de rappel, ont été démontrées par plusieurs études, rappelle l’agence de santé. La vaccination et/ou une précédente infection covid permettrait une élimination plus rapide du virus et de fait une réduction de la contagioisité de la personne positive. Il est cependant davantage possible de rattraper le Covid après avoir été infecté par le variant Omicron qu’avec les variants précédents. La durée de protection commence à vraiment diminuer au bout de 6 mois de vaccination (dernière dose). Une étude française publiée en juillet 2022 a estimé que l’efficacité de la dose de rappel dans la prévention du risque d’hospitalisation était de 85% pendant la période du variant Delta prédominant et de 81% pendant la période Omicron (81% avec Pfizer / 85% avec Moderna). Le taux d’efficacité tombait à 72% au-delà de 3 mois après le rappel.
Après la 1ère dose de vaccin ARN | Après la 2e dose | Après la 3e dose | ||
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Taux de protection contre les formes graves Omicron (hospitalisation) | 1 mois après la vaccination | 50% | 64% | 81% |
3 mois après la vaccination | 72% | |||
Taux de protection contre l’infection symptomatique Omicron | 1 mois après la vaccination | 70% | ||
3 mois après la vaccination | 50% |
Quelle est l’origine du variant Omicron ?
La variante Omicron a été signalée pour la première fois à l’OMS par l’Afrique du Sud le 24 novembre 2021. La première infection confirmée connue à Omicron en Afrique du Sud provenait d’un échantillon prélevé le 9 novembre 2021. Le variant Omicron a également été détecté au Botswana dans des échantillons collectés le 11 novembre 2021.
« L’efficacité des tests de diagnostic (PCR ou antigéniques) ne semble pas être réduite pour Omicron » confirme Santé Publique France en juin 2022. La stratégie de criblage a évolué en France pour se focaliser sur la recherche des mutations propres à chaque variant. A date, les indicateurs suivis sont la présence de la mutation E484K (A1), la présence de mutations en position L452 (C1) et la présence d’une mutation associée à Omicron (D1). Les résultats de criblages de toutes les régions de France métropolitaine et tous les DROM indiquent une dominance d’Omicron et une augmentation des sous-lignages d’Omicron porteurs de mutations en position L452 comme BA4 et BA5.
Est-il moins dangereux ?
La diffusion du variant Omicron a été associée à une diminution importante du taux d’hospitalisation par rapport aux autres variants ce qui a permis de limiter son impact en santé publique. « Cette sévérité moindre est portée en partie par l’immunité pré-existante dans la population, qui reste protectrice contre les formes sévères » explique Santé Publique France. Les données Sud Africaines et Écossaises ont suggéré une réduction de 70-80% du risque d’hospitalisation pour Omicron par rapport à Delta et les données anglaises une réduction de 50-70%. Cette moindre dangerosité viendrait du fait que le variant Omicron s’attaque moins au système pulmonaire. Omicron « donne des formes cliniques moins sévères car il se multiplie plus dans voies aériennes supérieures et moins dans les voies inférieures, donnant moins de pneumopathies (que Delta, ndlr) » a confirmé le Pr Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, sur BFM-TV lundi 10 janvier. « Le variant Omicron envoie moins les patients en réanimation » a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran ce même jour. Il « provoque des séjours hospitaliers plus courts pour les nouveaux patients que pour ceux contaminés par les variants précédents ». Selon lui, les personnes hospitalisées vont avoir des besoins en oxygène durant trois à quatre jours avant de pouvoir sortir de l’hôpital. Cependant, le variant Omicron étant très contagieux, beaucoup de personnes hospitalisées à cause du Covid sont positives à ce variant.

Quels sont les traitements contre Omicron ?
Les traitements d’une infection par le variant Omicron ne diffèrent pas d’une infection Covid classique (paracétamol contre le mal de tête…). En revanche, les anticorps monoclonaux qui peuvent être administrés à certains patients ne semblent pas efficaces contre Omicron. « Les études sur l’efficacité des anticorps monoclonaux font état d’une activité neutralisante conservée pour trois anticorps monoclonaux à large activité neutralisante (Sotrovimab, S2X259 et S2H97) mais d’une réduction de l’efficacité des autres » rapporte Santé Publique France le 18 mai. Selon les analyses de chercheurs de l’Institut Pasteur publiées en décembre sur neuf anticorps monoclonaux utilisés en clinique ou en phase de développement préclinique, six perdent totalement leur activité antivirale, et les trois autres sont de 3 à 80 fois moins efficaces contre Omicron par rapport à Delta. En avril 2022, les chercheurs ont réanalysé ces données sur les sous-lignages BA1 et BA2 d’Omicron. Les conclusions sont identiques : « BA.1, et dans une moindre mesure BA.2, est moins sensible à Evusheld® et Ronapreve® que Delta. L’efficacité clinique de ces traitements contre l’infection Omicron est donc probablement moins bonne que contre Delta » a commenté Olivier Schwartz, auteur principal de l’étude et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur (unité mixte de recherche CNRS).
Les règles de prévention face au nouveau variant Omicron sont identiques à celles du Sars-Cov-2 originel :
► La réduction des contacts.
► La vaccination : l’OMS recommande d’accélérer la couverture vaccinale contre le Covid le plus rapidement possible, en particulier parmi les populations désignés comme hautement prioritaires qui ne sont pas vaccinés ou qui ne sont pas encore complètement vaccinés.
►Les gestes barrières : masques, distanciation physique, ventilation de l’espace intérieur, évitement des foules, hygiène des mains…
►Le dépistage et l’isolement : Utiliser très largement les tests diagnostiques en cas de symptômes ou avant un évènement, y compris chez les personnes vaccinées : tests antigéniques ou autotests au plus proche de l’évènement.
► Les grands évènements pouvant conduire à des clusters géants doivent être évités voire interdits provisoirement.
Sources :
Symptom prevalence, duration, and risk of hospital admission in individuals infected with SARS-CoV-2 during periods of omicron and delta variant dominance: a prospective observational study from the ZOE COVID Study. 7 avril 2022.
Analyse des données disponibles sur les réinfections possibles par le SARS-CoV-2 à partir de la base de données SIDEP 31 mars 2022. Données au 20 mars 2022. Santé Publique France.
Covid-19 : Premières estimations de la place des variants Delta et Omicron chez les patients hospitalisés à l’AP-HP du 1er décembre 2021 au 4 janvier 2022. 10 janvier 2022. AP-HP.
The SARS-CoV-2 variant, Omicron, shows rapid replication in human primary nasal epithelial cultures and efficiently uses the endosomal route of entry. Thomas P. Peacock1. Department of Infectious Disease, Imperial College London, UK, W2 1PG
Avis du Conseil scientifique COVID-19 16 décembre 2021. 17 décembre 2021.
Point sur le variant du SARS-CoV-2 Omicron (B.1.1.529). Santé Publique France. 26 novembre 2021
Les autorités sanitaires françaises surveillent les cas possibles de personnes atteintes du variant Omicron sur le territoire français. Ministère de la Santé. 28 novembre 2021
Enhancing Readiness for Omicron (B.1.1.529): Technical Brief and Priority Actions for Member States World Health Organization HQ 28 Novembre 2021
Un nouveau variant détecté dans plusieurs pays d’Afrique australe. Gouvernement.fr. 26 novembre 2021.
Frequently asked questions about the B.1.1.529 mutated SARS-CoV-2 lineage in South Africa. National Institute for communicable diseases. 25 novembre 2021.
Focused COVID-19 Media Monitoring Nepal. OMS. 26 novembre 2021.