Du fait de l’inflation généralise, le prix des repas à la cantine scolaire risque fortement d’augmenter à la rentrée, avec une hausse située entre 5 à 10%. Sera-t-elle totalement répercutée sur la facture des parents ? Les collectivités tentent plusieurs stratégies pour amoindrir les coûts…
Une augmentation du prix des repas scolaires de « 5 à 10% »
[Mise à jour du 24 août 2022 à 12h50] Dans un contexte d’inflation généralisée, le tarif des repas à la cantine risque d’augmenter et de peser plus lourd sur le budget des familles à la rentrée 2022. La hausse du prix des matières premières, de l’énergie, et les pénuries de certaines denrées alimentaires poussent les fournisseurs de restauration scolaire à augmenter leurs prix. Effectivement, les organismes privés comme Sodexo ou Elior, qui gèrent 40% des cantines scolaires, réclament une augmentation du prix du repas conséquente à l’inflation, qu’ils ne peuvent assumer tout seuls. « En 2021, ils ont augmenté de 1,1% et cette année d’environ 4%. Ce n’est pas assez compte tenu de l’inflation », explique Philippe Pont-Nourat, président du Syndicat national de la restauration collective (SNRC), au Figaro. Et comme les prestataires de restauration doivent aussi prendre en charge la revalorisation des salaires du personnel encadrant, la majoration du tarif de la cantine est inévitable, située entre 5 et 10%, selon Philippe Laurent, vice-président de l’association des maires de France. Les collectivités en charge de la restauration scolaire (la commune pour le primaire, le département pour le collège et la région pour le lycée), doivent donc arbitrer sur la façon dont cette augmentation sera répercutée : en assumeront-elles une partie ? A la charge intégrale des familles ? Ou en trouvant des solutions de modération des dépenses de cantine ?
L’augmentation du prix de la cantine à la charge des communes ou des familles ?
Si l’augmentation du prix des repas à la cantine s’annonce inévitable, la question se pose encore de savoir à qui en reviendra le coût. Certaines villes ont décidé de l’assumer totalement ou en partie, et de ne pas la faire peser sur le budget des familles, déjà bien émoussé par l’inflation. Ajaccio, Dunkerque, Limoges, et Dijon ont d’ores et déjà opté pour cette prise en charge. Tout comme la ville de Lyon, dont la première adjointe aux finances et à la commande publique s’explique dans les colonnes du Monde : » Bien sûr, nous ressentons les premiers effets de l’inflation sur notre budget, et il va falloir prendre des mesures d’adaptation. Mais nous écartons toute répercussion sur les prix de la cantine : les ménages sont déjà dans la difficulté, nous n’allons pas en rajouter « . Une aide aux familles salutaire, même si « c’est de plus en plus difficile« , ajoute Philippe Laurent, tandis que les recettes fiscales des collectivités ont considérablement baissé ces dernières années. Aussi, devront-elles trouver d’autres sources de financement ou d’économie budgétaire pour pouvoir absorber ce coût inflationniste. A Saint-Dié-des-Vosges, le maire a mis au point cette stratégie : « Une de nos pistes principales, ce sera un effort au niveau de la ville, sur le chauffage, en le baissant d’un degré ou en gagnant quelques jours de chauffage, de manière à économiser davantage pour que les enfants puissent avoir un bon repas chaud par jour à un prix tout à fait correct » a-t-il expliqué au micro d’Europe 1. En Côte d’Or, le tarif unique et attractif de deux euros le repas scolaire a été reconduit dans les collèges publics, assurant ainsi l’accès à la cantine pour tous les élèves. Seule la mairie d’Avignon a pris le contre-pied de cette tendance inflationniste, en optant pour la baisse du prix de la cantine.
Enfin, autre solution évoquée pour juguler l’inflation des prix des repas scolaires : la révision des menus proposés aux enfants. De la réduction des portions à l’alternative de l’entrée ou du dessert un jour sur deux, en passant par moins de choix au self, tout est envisagé par cette certaines communes pour pouvoir maintenir leurs prix, Et si certaines denrées sont vraiment trop chères, on passe au plan B : Le prix de l’huile a décollé ? A Limoges, la cuisson vapeur sera dorénavant priorisée… Tout l’enjeu reste de pouvoir supporter cette inflation sans amoindrir la qualité, la variété et la sanité des repas proposés aux enfants.