Face à la flambée des prix de l’énergie, une trentaines de piscines publiques gérées par la société Vert Marine n’ont eu d’autre choix que de fermer leurs portes lundi 5 septembre, et ce pour une « durée temporaire ». Une décision qui dessert de nombreux usagers, y compris les enfants et les écoles. Les cours de natation risquent-ils d’être suspendus ?
L’impact de la flambée des prix de l’énergie n’épargne aucun secteur, y compris les sociétés de piscines. Ce lundi 5 septembre, dans plusieurs communes en France, une trentaines de piscines publiques, exploitées par la société Vert Marine, ont dû fermer leurs portes du jour au lendemain. Pour « une durée temporaire », mettant ainsi « les personnels en chômage partiel« , a indiqué l’entreprise dans un communiqué transmis à l’AFP. La raison avancée ? « Les hausses du coût de l’énergie (…) ne nous permettent plus aujourd’hui de gérer les équipements de manière équilibrée économiquement et pérenne socialement. » Et pour cause, les piscines sont des établissements particulièrement énergivores. « On doit à la fois chauffer l’eau, mais aussi avoir des outils qui permettent d’avoir un air pur, à l’intérieur. On doit donc traiter l’eau, et l’air », rappelle l’élu Patrick Apperré à 20 Minutes. La facture énergétique de l’entreprise Vert Marine serait d’ailleurs passée de 15 à 100 millions d’euros, soit « la totalité du chiffre d’affaire annuel ». « Si cette hausse était impactée sur le prix d’entrée dans les établissements », il serait « multiplié par trois. C’est impensable ! », ajoute la société.
Avec un peu de recul, la fermeture de ces établissements peut représenter un vrai problème sur le long terme, non seulement pour les entreprises exploitantes et les collectivités mais également pour les usagers et les différentes structures qui utilisent les services des piscines, comme les clubs sportifs ou les écoles. En France, la natation fait partie du programme scolaire officiel mise en place par l’Education nationale. « Faire en sorte que tous les enfants apprennent à nager en sécurité est un levier majeur de prévention des accidents de la vie courante chez les moins de 15 ans », indique le site du gouvernement. Pour rappel, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès chez les moins de 25 ans. D’où l’importance de cet apprentissage qui commence à partir de la primaire, parfois dès la grande section de maternelle, et se poursuit jusqu’au lycée, même en tant qu’activité extrascolaire.
Face au problème, des solutions insuffisantes
La société Vert Marine n’est pas la seule à faire face à ces problématiques, d’autres piscines sont également en difficultés. Depuis cet été, plusieurs établissements essaient tant bien que mal de mettre en place des solutions pour faire quelques économies et éviter de devoir fermer. En effet, comme le précise nos confrères de 20 Minutes, à Paris, par exemple, la mairie a décidé de rénover certaines piscines qui consomment énormément, pour pouvoir faire baisser leur consommation de 30 à 35 %. Dans d’autres départements, les collectivités ont fait le choix d’abaisser la température de l’eau ou encore d’aménager les horaires d’ouverture. Des solutions qui sont malheureusement insuffisantes. Par ailleurs, selon l’association France Urbaine, qui représente métropoles et grandes villes, environ 10% de leurs 108 adhérents envisagent des fermetures de piscines dès cet hiver.
Vert Marine de son côté demande aux collectivités et au gouvernement de réagir rapidement en prenant « les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables ».
Quelles sont les piscines publiques fermées jusqu’à nouvel ordre ?
Au total, une trentaine de piscines publiques et centres aquatiques seraient fermés jusqu’à nouvel ordre partout en France. À Versailles, à Nîmes, à Montauban ou encore à Limoges. Parmi elles, on retrouve :
- La piscine Aquavabre à Brignoles (Var)
- La piscine l’Aqua Retz à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique)
- La piscine Calyssia d’Armentières (Hauts-de-France)
- La piscine Guy-Bey de Meudon (Hauts-de-Seine)
- Le centre aquatique de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)
- Le centre aquatique de Saint-Cyr-l’École (Yvelines)
- La piscine Montbauron à Versailles (Yvelines)
- Le centre Aquasport à Mantes-la-Ville (Yvelines)
- Le centre aquatique Océabul de Saint-Jean-de-Monts (Vendée)
- La piscine de Cassis (Bouches-du-Rhône)
- Le centre aquatique Nemausa de Nîmes (Gard)
- Les Dômes à Rivesaltes (Roussillon)
- Le centre aquatique L’Hippocampe à Granville (Manche)
- Le complexe aquatique Diabolo de Bourg-de-Péage (Drôme)
- La piscine Aygueblue à Saint-Geours-de-Maremne (Landes)
- L’Aquapolis (Limoges)
- La piscine de Fitz-James (Hauts-de-France)
- Le centre aquatique Aquaval à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir)
- L’espace aquatique de Malestroit (Morbihan)
- Le centre aquatique intercommunal ValséO de Valserhône (Ain)