Dans un dernier rapport publié le 7 juillet 2022, l’ANSES s’inquiète du nombre de polluants, substances chimiques et autres produits toxiques dans la composition des fournitures scolaires. Pour ces produits, l’Agence préconise la même surveillance que celle encadrant les jouets.
[Mise à jour du 7 juillet 2022 à 13h25]Depuis plusieurs années, l’ANSES fait état de la composition inquiétante du matériel de bureau et autres fournitures scolaires. Alors que les parents s’apprêtent à faire ces achats au cours des prochaines semaines pour la rentrée 2022-2023, une nouvelle expertise de l’Agence de sécurité sanitaire sonne l’alarme : stylos, rubans adhésifs, colles, cahiers et bien d’autres articles sont remplis de produits nocifs pour la santé.
Les fournitures scolaires sont-elles dangereuses pour les enfants ?
Constat édifiant pour l’ANSES, au regard des tics des enfants qui mâchouillent les stylos ou sentent la colle : le matériel scolaire qu’ils utilisent au quotidien est rempli de substances chimiques toxiques, qui même via le simple cutané, peuvent avoir des conséquences sur la santé. Après avoir compilé les résultats de différentes études menées par des organismes indépendants tels que 60 millions de consommateurs ou l’UFC Que Choisir, l’ANSES cherche à changer les lois encadrant la production de fournitures scolaires. Selon toutes les conclusions en effet, la présence de produits allergisants, irritants, hémato-toxiques ou carrément cancérigènes fait légion, alors que la production de fournitures n’obéit à aucune législation restrictive. Florilège des produits toxiques recensés : les phtalates, le formaldéhyde, le bisphénol A ou même des hydrocarbures, pour les plus connues.
Quelles fournitures scolaires éviter ?
Dans l’attente d’une loi sanitaire encadrant la composition du matériel de bureau, une recommandation majeure à retenir : éviter les produits avec des paillettes et/ou parfumés. « En attendant la mise en place d’une telle évolution réglementaire, je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que le « machouillage », voire l’ingestion » précise Céline Dubois, coordinatrice de cette expertise à l’Anses.

Appliquer la règlementation des jouets aux fournitures
En Europe ou en France, la composition des fournitures souffre d’un « déficit de protection » pour lequel l’ANSES a une solution toute trouvée : considérer les fournitures comme des jouets, ou leur appliquer la « réglementation européenne relative à la sécurité des jouets« , qui garantirait ainsi leur innocuité. Stricte et dotée d’un cahier des charges minutieux, son étendue aux fournitures scolaires permettrait de favoriser « la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées dans les fournitures à l’heure actuelle, par exemple les substances parfumantes, les phtalates, certains métaux ou les HAP » C’est d’ailleurs le cas pour les feutres, les crayons de couleur ou la peinture qui, utilisés bien souvent à des fins ludiques, sont considérés comme des jouets. En outre, l’Agence préconise une surveillance accrue des produits mis sur le marché, ainsi que des prélèvements et des études plus poussées à la recherche de substances chimiques non règlementées.