Cette année pour la rentrée, le collège Elsa-Triolet de Saint-Denis a décidé d’interdire le port des claquettes-chaussettes à ses élèves. Une décision qui divise.
L’improbable mode des claquettes-chaussettes n’a pas réussi à séduire le collège Elsa-Triolet de Saint-Denis. L’établissement scolaire d’Ile-de-France a choisi pour cette rentrée scolaire d’interdire le port des claquettes-chaussettes à l’ensemble de ses élèves, a rapporté Le Parisien. « Le règlement intérieur proscrit explicitement le port combiné de ces deux accessoires », indique le média. Désormais, plus aucun élève ne peut venir en claquettes avec des chaussettes en cours, et il n’y a pas d’exception. Selon un enseignant du collège, qui a pris la parole sur le sujet, cette décision aurait été prise pour des questions de sécurité. « Dans les cours où les élèves sont amenés à manipuler des produits chimiques, les professeurs se sont plaints que les pieds de ceux qui portaient des claquettes-chaussettes n’étaient pas assez protégés », a-t-il expliqué. Une demande qui a été entendue, mais qui ne passe pas auprès de certains collégiens et collégiennes.
Une interdiction qui divise
Du côté des élèves interrogés par le quotidien, cette nouvelle interdiction, qui survient quelques temps après la polémique autour de la tenue dite « républicaine » défendue par Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education nationale, n’a strictement aucun sens. Certains mettent en avant le confort de ces chaussures par rapport à d’autres, expliquant : « On est plus à l’aise, on se sent plus libre, encore plus quand il fait chaud. » Pour une autre collégienne, les claquettes sont bien plus hygiéniques, « c’est plus hygiénique de venir en claquettes, notamment parce qu’on ne sent pas des pieds. »
D’autres encore expriment leur désaccord avec ce type de décision imposée contre leur gré, qui plus est sur le choix des tenues vestimentaires. « Il y a trop de règles liées à nos tenues », s’indigne une élève. « Si on a le droit de porter des baskets, pourquoi pas des claquettes ? », demande une adolescente. « Plus personne (ou presque, ndlr) ne vient en claquettes-chaussettes, mais tout le monde devrait pouvoir s’habiller comme il le souhaite », clame une autre jeune fille.
La question des tenues vestimentaires dans les écoles continue encore d’alimenter les débats. L’universitaire Laure Bié, dans un mémoire intitulé Tenue correcte exigée : la tenue vestimentaire des collégien.ne.s à l’épreuve de l’égalité filles-garçons, avait constaté que ces fameuses tongs sont fréquemment interdites dans les écoles à cause du « côté plage », mais aussi pour des raisons de sécurité, comme « éviter les accidents quand on court ». Finalement, dans la majorité des cas, il en revient à l’établissement lui-même de juger si oui ou non un accessoire ou une tenue est adéquate. Une libre interprétation qui sera semble-t-il continuellement discutée, tant qu’aucun cadre précis ne sera posé par l’Education nationale.