Une étude réalisée pour Novo Nordisk révèle que les parents de petites filles sont beaucoup moins attentifs à la croissance de leurs enfants que les parents de garçons. La taille reste donc une préoccupation majeure uniquement quand il s’agit des garçons.
Certains critères physiques sont encore bien ancrés dans la tête des parents. Ainsi, un garçon doit idéalement être grand pour devenir plus tard un homme digne ce nom. Mais la taille des filles ne semble pas préoccuper outre mesure leurs parents ! Une étude menée par Unknowns et Kantar pour Novo Nordisk et révélée le 11 octobre à l’occasion de la journée internationale des filles montre, en effet, que seuls 41 % des enfants traités pour des troubles de la croissance sont des filles alors que ces problèmes concernent autant les deux sexes.
Un garçon qui est petit, c’est préoccupant. Une fille qui est petite, c’est… mignon ?
Une enquête montre de fortes inégalités entre filles et garçons dans le suivi parental de la croissance de leurs enfants.
Les stéréotypes ont la vie dure https://t.co/r7yOI8K9UL
— Le Parisien | Sentinelles (@sentinelles) October 11, 2022
Pourtant, Novo Nordisk rappelle que plus de 200 pathologies peuvent provoquer un retard de croissance comme le syndrome de Noonan, le déficit en hormone de croissance (GHD) ou encore le syndrome de Turner (TS). D’autre part, un arrêt soudain de la croissance peut être le signe de plusieurs maladies et doit donc faire l’objet d’un suivi médical. Cette étude met en évidence qu’une bonne croissance chez un garçon correspond dans l’esprit des parents à une taille conséquente alors que les filles doivent surtout grandir sans grossir.
Des idées reçues contre lesquelles se bat l’association Grandir. » Cela fait des années que nous sommes alertés par cette discrimination : les parents sont en effet plus attentifs à la taille de leurs garçons. Or, un enfant qui grandit bien est un signe de bonne santé« , explique sa présidente Béatrice Demaret au Parisien.
+ 5 centimètres en 80 ans
Pourtant, les filles grandissent elles aussi de plus en plus comme le montrent les courbes de croissance de référence réactualisées en 2018. A titre d’exemple, une petite fille de 10 ans mesure en moyenne aujourd’hui 1m39 alors qu’elle avait 5 centimètre de moins en 1950 ! Comme les garçons, les filles doivent faire l’objet d’une surveillance de leur taille, mais aussi de leur poids, de leur périmètre crânien et de leur indice de masse corporelle.
« Il faut bien sûr sensibiliser les parents qui consultent parfois très tard lorsque les cartilages de croissance sont presque solidifiés, à 12-13 ans par exemple, mais aussi les professionnels de santé qui ne remplissent pas toujours correctement le carnet de santé. Lorsqu’un problème est repéré, il faut pouvoir remonter dans le temps pour savoir comment la croissance s’est passée jusque-là« , conseille Béatrice Demaret toujours dans le Parisien. En France, uniquement la moitié des parents mesurent leur enfant tous les ans, et 25% seulement notent de manière systématique la taille dans le carnet de santé. Des pourcentages insuffisants et qui inquiètent les professionnels de santé et les associations en faveur de l’enfance.