Une journée de mobilisation est prévue ce jeudi 6 octobre dans le secteur de la petite enfance et de l’enfance. La CFDT et le collectif « Pas de bébé à la consigne » appellent les professionnels dans les crèches et dans l’accueil périscolaire à faire grève pour faire entendre leurs revendications.
Un nouveau mouvement de grève est prévu ce jeudi 6 octobre en France, dans le secteur de la petite enfance et de l’enfance. L’appel a été lancé par la fédération Interco CFDT et le collectif « Pas de bébé à la consigne », « pour une prise en compte urgente de la situation des services publics », peut-on lire dans le communiqué de presse. Pour cette journée, l’ensemble des agents des services publics de l’enfance, dans les crèches, les écoles et les structures d’accueil périscolaire, sont appelés à se mobiliser. Les revendications font écho à celles défendues pendant la grève du 29 septembre dernier, notamment contre le projet de réforme qui autorise le recrutement de personnel non diplômé. « Les secteurs de l’école, du périscolaire et des EAJE (établissement d’accueil du jeune enfant, ndlr) sont malades. Ils manquent de moyens et de professionnel.les qualifié.es », dénonce la CFDT. D’autres syndicats se sont aussi ralliés au mouvement, dont la CGT et la FNAS FO. Fin septembre, le FNAS FO défendait la cause des salariés ALISFA (Acteurs du Lien Social et Familial), eux aussi confrontés à ces mêmes problématiques. Pour cette grève du 6 octobre, la FNAS FO demande notamment dans son communiqué :
- « Le financement de postes de personnel qualifié à hauteur des besoins »
- « L’arrêt de l’accueil des enfants en surnombre »
- « Une qualité d’accueil garantie par 1 professionnel pour 5 enfants »
- « Des ratios d’encadrement à 50/50, hors apprentis »
- « Un plan ambitieux de formation des salariés »
- « L’ouverture massive de places en formation initiale »
À quoi doit-on s’attendre pour la journée de grève du 6 octobre ?
Pour l’heure, il est encore difficile de prévoir l’ampleur de la mobilisation. En revanche, plusieurs évènements sont dores et déjà prévu. À Nice, la CGT union départementale des Alpes Maritimes annonce que les crèches de la ville seront en grève ce jeudi 6 octobre. Un point de rassemblement est organisé place Garibaldi, dès 9h30. Un autre rassemblement des professionnels de la petite enfance et des Atsem aura également lieu à Clermont-Ferrand, à partir de 10 heures devant la préfecture. Dans le Grand Est, à Metz, de nombreuses perturbations sont à prévoir ce jeudi. La plupart des cantines scolaires, dans 66 écoles, seront fermées. « Le périscolaire du matin sera aussi impacté », dans plus de dizaines d’établissement. De même, le soir, « l’aide aux devoirs ne sera pas assuré » à Metz, rapporte France Bleu Lorraine. Au Havre aussi, 11 crèches municipales sur 17 seront fermées, révèle le site Paris Normandie.
Par ailleurs, dans son communiqué la fédération Interco CFDT révèle que des manifestations, des pétitions et des lettres ouvertes aux parents ont été planifiés. Pour rappel, lors de la journée de grève générale et nationale du 29 septembre, la mobilisation a été particulièrement forte dans les écoles maternelles et au primaire.
Est-ce qu’un service d’accueil est maintenu dans les écoles ?
En cas de grève au sein des établissements scolaire et des crèches, les parents d’élèves peuvent se demander légitimement si un service d’accueil est maintenu pour leurs enfants. Dans les écoles, la réponse est oui. Selon une loi adoptée en 2008, les établissements scolaires doivent assurer un service minimum d’accueil dans leurs locaux pour leurs élèves. « Un élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d’accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l’école publique et à l’école privée sous contrat », indique le site du Service Public. Concernant, les crèches et l’accueil périscolaire, aucune disposition n’est donnée par le gouvernement. Les consignes connues font référence aux « enseignants de l’école ». Les animateurs et les Atsem ne semblent donc pas être pris en compte. Il se peut aussi que des mails ou des messages soient envoyés aux parents pour les informer des réductions de service. Dans tous les cas, pour connaître précisément ce qui est mis en place, mieux vaut contactez votre mairie ou la direction de l’établissement de votre enfant.
Les Atsem en grève à la rentrée
Pour rappel, seulement quelques jours après la rentrée des classes, les Atsem étaient déjà en grève, le lundi 5 septembre 2022, suite à l’appel lancé par les syndicats CGT, Force Ouvrière et Unsa. Ces agents, à majorité de femmes (99%), essentiels au bon fonctionnement dans les écoles maternelles, ont réclamé une revalorisation de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Dans un communiqué publié sur Twitter, la CGT demandait d’importants changements pour la profession, à savoir :
- une « augmentation immédiates (des) salaires de 183 euros nets mensuels »
- une « baisse du temps de travail à 32 heures hebdomadaires »
- « une Atsem par classe a minima sur tout le temps scolaire »
- un « dégel et un rattrapage immédiat de la valeur du point d’indice d’au moins 10% »
- la « reconnaissance de la pénibilité du métier » et des« missions éducatives »
- des « remplacements immédiats en cas de sous-effectif ».
En France, actuellement, on compte près de 50 000 Atsem. Leur rôle ? Accompagner les enfants de 3 à 6 ans au quotidien dans tout ce qu’ils font, que ce soit pour les emmener aux toilettes, les surveiller à la récréation et à la cantine… pour un salaire moyen de 1 300 à 1 800 euros net selon l’ancienneté, a rapporté France Info. Si leurs missions ont évolué ces dernières années, ce n’est malheureusement pas la cas de leur statut, ni de leur carrière professionnelle. « Très souvent, on voit des Atsem qui ont seules la charge d’une classe entière » composée de 25 enfants très jeunes, a indiqué Delphine Depay, dirigeante de la CGT Services publics à nos confrères. « Il y a de plus en plus d’Atsem qui veulent se reconvertir parce qu’elles saturent, elles sont crevées », a confié une autre agente. Des problématiques que l’on retrouve aussi dans le domaine de la petite enfance, frappé de plein fouet par une pénurie de professionnels diplômés. Les Atsem, comme d’autres professionnels du secteur, sont déterminés à faire changer les choses.