Pour réduire ses coûts énergétiques, l’université de Strasbourg a annoncé qu’elle fermera ses portes pendant deux semaines supplémentaires cet hiver, par rapport au calendrier initial. Une décision qui fait débat.
La nouvelle a du mal à passer du côté des étudiants strasbourgeois et des syndicats d’enseignants et du personnel. Ce lundi 19 septembre, la direction de l’université de Strasbourg a annoncé dans un communiqué de presse la fermeture pendant quinze jours de l’ensemble de ses bâtiments cet hiver. Deux semaines qui s’ajoutent au calendrier initial. Mais cette décision n’a pas été prise par hasard. Elle s’inscrit dans un plan de sobriété énergétique voulu par la direction, afin de faire face à la crise énergétique. « Les évolutions récentes confirment cette importante tendance haussière tant pour le gaz que pour l’électricité. Cela aura inévitablement des conséquences sur notre facture énergétique », explique Michel Deneken, le président de l’université. L’objectif donc, est de faire des économies pour réduire les coûts mais aussi de s’inscrire dans une transition énergétique et socio-écologique globale. L’université strasbourgeoise prévoit également de repousser la date de mise en route du chauffage, et de maintenir le thermostat dans les locaux à 19 degrés.
Le distanciel privilégié
Concrètement, les bâtiments de l’université seront inaccessibles une première semaine en janvier d’abord, la rentrée aura lieu le lundi 9 janvier au matin et non pas le 3, puis une seconde semaine au moment des vacances scolaires en février. « Pendant ces périodes de fermeture des locaux, peu d’étudiants seront présents sur les campus et peu de cours seront assurés, même en distanciel et les personnels – sauf cas exceptionnels justifiés – mèneront leurs activités depuis leur domicile, en télétravail », détaille la direction.
Des décisions qui font réagir
Cette annonce soudaine a fait réagir les élèves mais également le personnel de l’université. Les syndicats d’enseignants et des personnels administratifs, techniques et des bibliothèques ont déploré, dans un communiqué, « le manque de concertation et les risques que pourraient faire peser cette fermeture sur les personnels et les étudiants », rapporte France 3 Grand Est. Les cours en distanciel et le télétravail sont pointés du doigt, car ils seraient mal vécus par les étudiants et les enseignants, « générant de grandes souffrances » comme pendant la crise sanitaire. Et une question peut aussi se poser : si l’université fait des économies grâce à ces fermetures, en sera-t-il de même pour les étudiants et les enseignants qui devront rester chez eux au chaud pour travailler ? Qui payera le surcoût de chauffage et d’électricité pour eux ?