Depuis le début de l’année 2020, plusieurs vagues épidémiques de Covid se sont succédées, de plus ou moins grande ampleur. Une 8ème vague est à craindre à l’automne 2022 en France avec divers scénarios possibles. Courbes en graphique et dates clés des pics épidémiques des vagues de Covid.
[Mis à jour le 26 août 2022 à 11h16] L’épidémie de Covid-19 a évolué par vagues. A date, 7 vagues sont enregistrées entre mars 2020 l’été 2022, marquées par l’afflux de malades à l’hôpital et en soins intensifs. après un léger plateau début mars 2022. Une 8ème vague épidémique est à craindre à partir du mois d’octobre, alertent certains épidémiologistes. Retour en dates sur les différentes vagues de l’épidémie de Covid en 2020, 2021 et 2022.
8ème vague : quels scénarios pour l’automne 2022 ?
La 7ème vague de Covid continue sa décrue, avec un taux d’incidence et des indicateurs hospitaliers en baisse. Néanmoins, une 8ème vague pourrait survenir de nouveau en automne 2022, estiment certains épidémiologistes. « Le grand brassage de population favorisé par la rentrée scolaire, la concentration des gens, qui s’étaient dispersés, pendant les vacances, dans les foyers urbains où la transmission est plus importante, et le climat qui va favoriser le regroupement des gens en milieu fermé », liste Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid à l’Académie nationale de Médecine. Juste avant sa dissolution le 31 juillet 2022, le Conseil scientifique avait émis ses hypothèses concernant l’évolution de la pandémie en France.
- Scénario 1 : Une succession de vagues épidémiques liées à l’émergence de sous-variants d’Omicron, avec un retentissement hospitalier moins important comparé à celui des vagues liées aux VOC (« variants of concern » en anglais ou variants préoccupants) du début de la pandémie. C’est le scénario que nous observons actuellement avec la vague BA.4/BA.5. Le sous-variant actuellement source d’inquiétude est le BA.2.75 apparu en Inde, avec un avantage de transmissibilité par rapport au variant BA.2 déjà présent dans ce pays.
- Scénario 2 : Une reprise saisonnière de la circulation d’un variant existant ou d’un variant antigéniquement proche d’un variant existant. Cette reprise épidémique à l’automne ou à l’hiver est attendue du fait de la baisse de l’immunité populationnelle avec le temps et de la plus grande transmissibilité des coronavirus en saison froide. Il n’est pas possible de prédire si un ou plusieurs variants circuleront, et quels variants seront concernés par cette reprise épidémique, la co-circulation dépendant de la contagiosité relative des variants, et de la protection immunitaire croisée existant entre les variants. On peut espérer que le retentissement hospitalier associé à cette reprise d’un variant déjà connu sera gérable du fait de l’immunité croisée existant entre les variants ayant jusqu’à présent circulé, même si cette immunité croisée est imparfaite.
- Scénario 3 : L’émergence d’un variant X doté d’une capacité d’échappement immunitaire et d’une contagiosité suffisante pour être responsable d’une nouvelle vague épidémique. Cette émergence « réussie » pourrait survenir à tout moment, n’importe où dans le monde, avec une probabilité plus élevée dans les lieux où les mécanismes d’émergence sont les plus actifs : multiplication importante du virus, réservoir zoonotique, population immunodéprimée de grande taille. La sévérité des manifestations cliniques associées à ce nouveau variant est imprévisible, et peut aller vers une moindre ou une plus grande sévérité. Ce scénario a un niveau de probabilité relativement élevé.
7ème vague de Covid : en ce moment
L’accalmie a été de courte durée. Après un affaiblissement du nombre de cas de Covid, tous les indicateurs montrent une résurgence du virus depuis la fin du mois de mai, particulièrement en Ile-de-France. Cette vague épidémique est notamment portée par deux autres sous-variants d’Omicron qui sont en train de s’imposer en France : BA.4 et BA.5. « Probablement grâce à leur capacité à échapper à une immunité acquise par une infection et/ou la vaccination, notamment si celle-ci a diminué avec le temps« , rapporte le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) dans un rapport du 13 mai. A la mi-juin, le nombre moyen de cas confirmé tourne autour de 40 000 par jour. Pour le moment, le pic de la 7e vague ne semble pas avoir été atteint.

6ème vague de Covid : fin mars – mi avril 2022
Certains épidémiologistes ont suggéré une 6e vague, fin mars 2022, avec un taux d’incidence et un nombre total de cas positifs qui remontaient. Néanmoins, cette vague était de moins grande ampleur que les vagues précédentes (voir la courbe ci-dessous). Selon les chiffres de Santé publique France, le nombre de cas a progressivement diminué autour du 5 avril jusqu’à atteindre un plateau d’environ 20 000 nouveaux cas par jour autour du 20 mai 2022. Fin mai, les contaminations ont commencé à repartir à la hausse. Le pic de la 6e vague était autour du 31 mars 2022.

|
5ème vague du Covid : novembre 2021 – février 2022
La cinquième vague de l’épidémie de COVID-19 a démarré début novembre 2021. Le taux d’incidence a fortement augmenté et a dépassé le niveau atteint lors des vagues précédentes. Malgré la hausse de l’incidence observée dans toutes les classes d’âge au début de cette 5e vague, le virus semble avoir majoritairement circulé chez les plus jeunes. Cette vague d’abord véhiculée par le variant Delta, a été ensuite marquée par l’émergence d’un nouveau variant baptisé Omicron. Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement a misé sur une campagne de rappel. Le taux d’incidence a atteint son point culminant vers le 24 janvier 2022 (avec 3 800 cas positifs pour 100 000 habitants). Le pic des hospitalisations a été atteint le 7 février 2022 avec plus de 33 000 personnes hospitalisées. Les courbes ont ensuite freiné vers la mi-février. En mars, on peut dire que la France est sortie de la 5e vague.
4ème vague de Covid : juillet-août 2021
Le 21 juillet 2021, le Premier ministre Jean Castex a confirmé sur TF1 que la France était entrée dans sa quatrième vague épidémique. A cette date la courbe des hospitalisations restait encore basse car on sait qu’il faut en moyenne 2 à 3 semaines pour que la hausse des cas se répercute sur le nombre de personnes hospitalisées. Le pic a été atteint à la mi-août. La généralisation du pass sanitaire a poussé les Français à aller se faire vacciner ce qui a permis de faire redescendre la courbe des hospitalisations. Le pic de la 4e vague a été atteint à la mi-août 2021 (vers le 12 août 2021)
3ème vague de Covid : mars-avril 2021
Après avoir connu une décrue à partir du 16 novembre 2020, l’épidémie est repartie à la hausse à la mi-mars 2021, avec une moyenne de nouveaux cas par jour de 50 000. « Oui la troisième vague est là et elle nous frappe durement » alertait le Premier Ministre, Jean Castex, devant l’Assemblée Nationale le 1er avril 2021. Lundi 29 mars 2021, le nombre de personnes en réanimation a dépassé celui du pic de la deuxième vague en automne. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis le 22 avril 2020. La situation sanitaire est particulièrement critique en Ile-de-France où les hôpitaux sont saturés. Le nombre d’admission en soins critiques le plus élevé est atteint le 12 avril 2021 avec 495 nouvelles admissions. Le pic de la 3e vague a été atteint le 12 avril 2021 pour les hospitalisations et le 13 avril 2021 pour les réanimations.
2ème vague de Covid : septembre – novembre 2020
Le Conseil scientifique a alerté début septembre 2020 de la survenue à la fin de ce même mois d’une deuxième vague épidémique. « La circulation du virus a repris pendant l’été 2020 sur l’ensemble du territoire français, notamment chez les jeunes adultes. Le nombre de cas diagnostiqués chaque jour a atteint les 10 000 au premier septembre« , expliquait-il dans une note du 26 octobre. Un tassement des chiffres a été observé lors de la seconde moitié du mois de septembre (en moyenne 15 000 nouvelles infections par jour). Dès le 1er octobre 2020, « on constate une remontée extrêmement rapide du nombre de nouveaux cas, qui fait suite à une baisse généralisée des températures (baisse atteignant 25°C pour les maximales par endroit) qui a débuté entre le 20 et le 25 septembre selon les régions« , poursuivait le Conseil Scientifique. L’épidémie a ensuite progressé en France pour atteindre à la mi-novembre [autour du 15 novembre] un nombre de personnes hospitalisées légèrement supérieur au pic de la mi-avril (environ 32 000 personnes hospitalisées chaque jour entre le 11 et le 20 novembre). A la mi-novembre, l’épidémie est en décrue. Le 14 décembre 2020, le nombre quotidien de nouveaux cas tourne aux alentours de 4 000. Le pic de la 2e vague a été atteint entre le 12 et le 19 novembre 2020.
1ère vague de Covid : mars – mai 2020
Depuis les premiers cas officiels enregistrés en France le 24 janvier 2020 par Santé publique France, les nombres de nouveaux cas et de nouveaux décès de Covid-19 ont augmenté de façon croissante jusqu’à la fin du mois de mars. Autrement dit de fin janvier à fin mars, la France était en phase ascendante. A partir du 3 avril 2020, l’impact de l’épidémie était majeur et « la France se situait dans une phase de haut plateau » indiquait Jérôme Salomon, directeur général de la santé le 10 avril. Le nombre de personnes hospitalisées a été le plus élevé le 14 avril (plus de 32 000) pour redescendre progressivement entre le 20 avril et début juin (autour de 15 000). Entre le 15 juin et le 20 septembre 2020, le nombre de patients hospitalisés s’est stabilisé autour de 5 000 et le nombre de personnes en réanimation autour de 400 : la France était alors dans une phase de bas plateau. Les chiffres ont commencé à ré-augmenter fin août, laissant présager le début d’une deuxième vague. Le pic de la première vague a eu lieu, selon les courbes, entre le 6 et le 10 avril 2020.
Courbe en cloche : caractéristique des maladies virales ?
Pour chacune des vagues, la courbe épidémique semble suivre la courbe en cloche (voir les courbes ci-dessus). La forme en cloche (aussi appelée courbe de Gauss en mathématiques) est typique des courbes d’évolution d’une épidémie dite « par propagation », comme c’est le cas de la plupart des maladies à transmission interhumaine (maladies virales). Si on analyse la courbe épidémique d’une maladie virale, on remarque toujours une phase ascendante au début de l’épidémie, puis une forme de cloche qui correspond au pic épidémique, une stagnation du nombre de nouveaux cas et enfin, une phase descendante, où le nombre de cas diminue progressivement. Pour certains scientifiques, cette forme typique « en cloche » représente un indicateur qui annoncerait que le pic de l’épidémie a été atteint et que la maladie est dans une phase très décroissante.
Sources : Point épidémiologique Covid-19, Santé publique France // Courbes Géodès – Santé publique France (données hospitalières) // Note du Conseil Scientifique Covid-19 : une deuxième vague entraînant une situation sanitaire critique – 26 octobre 2020