Relativement rare, le cancer du rein évolue lentement et ne provoque pas de symptômes avant un stade avancé de la maladie. Dans le livre « Vivre et renaître chaque jour » à paraitre le 29 septembre, l’animateur Patrick Sébastien dévoile avoir été opéré d’un cancer du rein.
[Mise à jour le 22 septembre 2022 à 17h39] Le cancer du rein est très rare, il concerne seulement 3% des cancers diagnostiqués. Parmi les symptômes d’alerte, on note des douleurs lombaires et la présence de sang dans les urines. Dans le livre « Vivre et renaître chaque jour » à paraitre le 29 septembre, l‘animateur Patrick Sébastien dévoile avoir été opéré d’un cancer du rein en début d’année 2022. « Même s’il faisait 3 centimètres, il n’était pas invasif et ne nécessitait pas de chimio. J’ai donc subi une opération avec huit heures d’anesthésie. La rééducation et la convalescence ont été compliquées. J’ai encore une cicatrice de 40 centimètres » a indiqué l’homme de 68 ans sur le plateau du « Buzz TV » du Figaro le 22 septembre avant d’ajouter que « deux mois après, j’étais sur scène. Ça fait partie des choses de la vie« . C’est le deuxième cancer de l’animateur qui avait eu un mélanome il y a quelques années. Quels sont les signes d’un cancer du rein ? Quelle est l’espérance de vie et les chances de guérison ? Est-il mortel ?
Définition : qu’est-ce qu’un cancer du rein ?
Le rein est un organe intégré à l’appareil urinaire. Il a pour rôle principal d’éliminer les toxines de l’organisme par l’émission d’urines. Il agit comme un appareil de filtrage du sang chez l’individu. Le cancer du rein provoque l’apparition de tumeurs malignes (grosseurs dues à la prolifération anarchique des tissus). C’est un des cancers les plus rares (2 à 3% des cas de cancers diagnostiqués). Le diagnostic est posé grâce à un examen médical et à la pratique d’un scanner abdominal.
Quels sont les symptômes d’un cancer du rein ?
Le cancer du rein se développe en général très lentement. Les symptômes arrivent tardivement et sont très variés. Par exemple, une dépression ou une fatigue sans cause évidente peuvent être un signe de cancer du rein. Les signes qui alertent le plus sont :
- une hématurie macroscopique (présence de sang dans les urines),
- une douleur lombaire
- et une sensation de grosseur au niveau de l’abdomen.
Il touche deux fois plus les hommes que les femmes.
Quelles sont les causes d’un cancer du rein ?
« Les facteurs de risque reconnus du cancer du rein sont la consommation de tabac, le surpoids ou l’obésité et le fait d’être traité par dialyse depuis plus de trois ans. D’autres facteurs sont suspectés : c’est le cas de l’hypertension artérielle et de l’exposition au cadmium ou à l’amiante. Dans de rares cas, le cancer du rein est dû à une prédisposition génétique ; on parle alors de forme héréditaire ou de forme familiale de cancer du rein », indique le Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue.
Quel est l’âge moyen du cancer du rein ?
Selon l’Institut National du Cancer (INCa), le nombre de nouveaux cas de cancer du rein en 2018 en France est estimé à 10 000. L’âge médian au diagnostic était de 68 ans chez l’homme et de 67 ans chez la femme. Il touche deux fois plus les hommes que les femmes.
Le cancer du rein est souvent découvert de manière fortuite, à l’occasion d’un examen réalisé dans le cadre de la surveillance d’une autre pathologie. Le médecin va procéder à un interrogatoire du patient pour déterminer ses antécédents, évaluer les facteurs de risque et les symptômes associés. En cas de symptômes évoquant un cancer du rein, un scanner de l’abdomen va être prescrit pour confirmer le diagnostic, évaluer la taille du cancer et son extension dans l’abdomen. Si une tumeur est détectée, une biopsie sera effectuée (prélèvement de la tumeur au cours d’un scanner ou d’une échographie) afin de l’analyser au microscope. Cet examen permet également de préciser le type de tumeur et sa capacité d’évolution.
Quels sont les stades d’un cancer du rein ?
La stadification permet de mesurer l’étendue du cancer et son évolution. « Comme pour tous les cancers, cela va du stade I, strictement localisé à l’intérieur du rein, au stade IV (présence de métastases à l’extérieur du rein, autrement dit cancer généralisé) », explique l’oncologue.
Quels sont les traitements d’un cancer du rein ?
Jusqu’au stade III de la maladie, le cancer du rein se traite par la chirurgie. Après l’opération, le traitement adjuvant, c’est-à-dire un traitement destiné à prévenir la rechute, n’est pas indiqué. « Le carcinome à cellules claires, qui est le cancer du rein le plus fréquent, est l’un des cancers les plus sensibles à l’immunothérapie qui devient la référence en première ligne », remarque le spécialiste. Le principe ? « ‘Booster’ les lymphocytes (globules blancs) grâce à des anticorps qui vont à nouveau tuer les cellules cancéreuses. Mais c’est également le cancer le plus sensible à la biothérapie (thérapie ciblée) et de nombreux médicaments par voie orale de cette catégorie sont efficaces contre ce cancer : ils ‘affament’ le cancer en empêchant de nouveaux vaisseaux de venir nourrir le cancer (antiangiogenèse). »
Quelle est l’espérance de vie avec un cancer du rein ?
Comme pour tous les cancers, l’espérance de vie dépend du stade de la maladie au moment de sa découverte. « Le cancer du rein fait partie de la catégorie des cancers « à pronostic intermédiaire » et même au stade IV généralisé, la maladie est souvent à évolution lente, indolente. Les taux de survie à 5 ans varient donc de 90% au stade I à 50% pour les stades III et 10% pour les stades IV avec une probable amélioration pour ces derniers en raison de la généralisation de l’usage de l’immunothérapie », détaille le cancérologue.
On peut guérir du cancer du rein à partir du moment où il est « pris à temps. »
Est-ce que le cancer du rein se guérit ?
Quel que soit le cancer, on peut en guérir à partir du moment où il est « pris à temps. » Au stade IV, le taux de guérison est quasiment à 0% ; mais grâce à l’immunothérapie, on voit de plus en plus en plus de longs surviveurs, c’est-à-dire par définition des patients qui vivent 2,5 plus longtemps au moins que la médiane de survie (durée de survie de 50% des patients à ce stade). « Toutes les équipes ont maintenant des patients de plus en plus nombreux qui vivent plus de 5 ans sous traitement et on peut commencer à penser que, certains sont peut-être guéris, poursuit le Dr Jean-Philippe Wagner. Outre le traitement général pour les stades IV dits oligométastatiques (avec peu de métastases), il est maintenant prouvé que c’est l’association entre le traitement général et le traitement physique de chaque métastase, notamment par la radiothérapie stéréotaxique, qui contribue à l’augmentation du nombre de longs surviveurs. Enfin, il est vrai que le cancer du rein au stade métastatique est l’un des très rares cancers pour lesquels il existe des guérisons spontanées. L’estimation de ces guérisons spontanées est de 1% à 1/1000 cas. »
Merci au Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue.
Sources : Cancer du rein, quelques chiffres, Institut National du cancer